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dination sera la règle des individus présentés ; le plus léger refus sera puni aussi-tôt arbitrairement par celui qui l’aura éprouvé, je dois encore expliquer ceci, le mesurer aux mœurs républicaines ; j’ai promis par-tout la même logique, je tiendrai parole. Si, comme je viens de le dire tout-à-l’heure, aucune passion n’a plus besoin de toute l’extension de la liberté que celle-là, aucune sans doute n’est aussi despotique ; c’est là que l’homme aime à commander, à être obéi, à s’entourer d’esclaves contraints à le satisfaire ; or, toutes les fois que vous ne donnerez pas à l’homme le moyen secret d’exhaler la dose de despotisme que la nature mit au fond de son cœur, il se rejetera, pour l’exercer, sur les objets qui l’entoureront, il troublera le gouvernement. Permettez, si vous voulez éviter ce danger, un libre essor à ces desirs tyranniques, qui, malgré lui, le tourmentent sans cesse ; content d’avoir pu exercer sa petite souveraineté au milieu du harem d’icoglans ou de sultanes que vos soins et son argent lui soumettent, il sortira satisfait, et sans plus aucun desir de troubler un gouvernement qui lui assure aussi complaisamment tous les moyens de sa concupiscence ; exercez, au contraire, des procédés différens,

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