fille dégagée des liens paternels, n’ayant plus
rien à conserver pour l’hymen, (absolument
aboli par les sages loix que je desire) au-dessus
du préjugé enchaînant autrefois son sexe,
pourra donc se livrer à tout ce que lui dictera
son tempérament, dans les maisons établies à
ce sujet. Elle y sera reçue avec respect, satisfaite
avec profusion, et de retour dans la société,
elle y pourra parler aussi publiquement
des plaisirs qu’elle aura goûté, qu’elle le fait aujourd’hui
d’un bal ou d’une promenade ; sexe
charmant, vous serez libre ; vous jouirez comme
les hommes de tous les plaisirs dont la nature
vous fait un devoir ; vous ne vous contraindrez
sur aucun, la plus divine partie de l’humanité
doit-elle donc recevoir des fers de l’autre ? Ah !
brisez-les, la nature le veut ; n’ayez plus d’autres
freins que celui de vos penchans, d’autres
loix que vos seuls desirs, d’autre morale que
celle de la nature ; ne languissez pas plus longtems
dans des préjugés barbares qui flétrissoient
vos charmes, et captivoient les élans divins de
vos cœurs[1], vous êtes libres comme nous,
- ↑ Les femmes ne savent pas à quel point leurs lascivetés les embellissent, que l’on com-