Page:Sade - Philosophie dans le boudoir, Tome 2, 1795.djvu/132

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
126


et la carrière des combats de Vénus vous est ouverte comme à nous ; ne redoutez plus d’absurdes reproches ; le pedantisme et la superstition sont anéantis ; on ne vous fera plus rougir de vos charmans écarts. Couronnées de mirthes et de roses, l’estime que nous concevrons pour vous, ne sera plus qu’en raison de la plus grande étendue que vous vous serez permis de leur donner.

Ce qui vient d’être dit, devroit nous dispenser sans doute d’examiner l’adultère ; jettons-y néanmoins un coup d’œil, quelque nul qu’il soit après les loix que j’établis ; à quel point il étoit ridicule de le considérer comme criminel dans nos anciennes institutions ; s’il y avoit quelque chose d’absurde dans le monde, c’étoit bien sûrement l’éternité des liens conjugaux ; il ne

    pare deux femmes d’âge et de beautés à-peu-près semblables, dont l’une vit dans le célibat et l’autre dans le libertinage ; on verra combien cette dernière l’emportera d’éclat et de fraîcheur ; toute violence faite à la nature use bien plus que l’abus des plaisirs ; il n’y a personne qui ne sachent que les couches embellissent une femme.