plaisir à en donner aux autres, c’est les servir
cela, et l’homme qui bande est loin du desir
d’être utile aux autres ; en faisant du mal, au
contraire, il éprouve tous les charmes que goûte
un individu nerveux à faire usage de ses forces,
il domine alors, il est tyran, et quelle différence
pour l’amour-propre ? Ne croyons point
qu’il se taise en ce cas ; l’acte de la jouissance
est une passion qui, j’en conviens, subordonne
à elle toutes les autres, mais qui les réunit en
même-tems. Cette envie de dominer dans ce
moment est si fort dans la nature, qu’on la
reconnoît même dans les animaux ; voyez si
ceux qui sont en esclavage procréent comice ceux
qui sont libres ; le dromadaire va plus loin, il
n’engendre plus s’il ne se croit pas seul ; essayez
de le surprendre, et par conséquent de lui montrer
un maître, il fuira et se séparera sur-le-champ
de sa compagne. Si l’intention de la nature
n’étoit pas que l’homme eût cette supériorité,
elle n’auroit pas créé plus foibles que lui les êtres
qu’elle lui destine dans ce moment-là ; cette
débilité où la nature condamna les femmes,
prouve incontestablement que son intention est
que l’homme qui jouit plus que jamais alors de sa
puissance, l’exerce par toutes les violences que
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