sentimens absurdes… des sentimens locaux,
fruits des mœurs climatérales que la nature réprouve,
et que désavoua toujours la raison.
Hé quoi ! les soins que j’ai eu d’elle, l’éducation que je lui ai donnée…
Oh ! pour les soins, ils ne sont jamais les fruits que de l’usage ou que de l’orgueil ; n’ayant rien fait de plus pour elle que ce que prescrivent les mœurs du pays que vous habitez, assurément Eugénie ne vous doit rien ; quant à l’éducation, il faut qu’elle ait été bien mauvaise, car nous sommes obligés de refondre ici tous les principes que vous lui avez inculqué ; il n’y en a pas un seul qui tienne à son bonheur, pas un qui ne soit absurde ou chimérique ; vous lui avez parlé de dieu, comme s’il y en avoit un ; de vertu, comme si elle étoit nécessaire ; de religion, comme si tous les cultes religieux étoient autre chose que le résultat de l’imposture du plus fort, et de l’imbécillité du plus foible ; de jésus christ, comme si ce coquin-là étoit autre chose qu’un fourbe et qu’un scélérat ; vous lui avez dit que foutre étoit un péché, tandis que foutre est la