donc une des loix de la nature comme la création ;
ce principe admis, comment puis-je offenser cette
nature, en refusant de créer ; ce qui, à supposer un
mal à cette action, en deviendroit un infiniment
moins grand, sans doute, que celui de détruire qui,
pourtant se trouve dans ses loix, ainsi que je viens
de le prouver ; si d’un côté j’admets donc le
penchant que la nature me donne à cette perte,
que j’examine de l’autre qu’il lui est nécessaire,
et que je ne fais qu’entrer dans ses vues, en m’y
livrant ; où sera le crime alors, je vous le demande.
Mais vous objectent encore les sots et les
populateurs, ce qui est synonime, ce sperme
productif ne peut être placé dans vos reins à
aucun autre usage que pour celui de la propagation,
l’en détourner est une offense, je viens
d’abord de prouver que non, puisque cette perte
n’équivaudroit même pas à une destruction et
que la destruction bien plus importante que la
perte, ne seroit pas elle-même un crime ; secondement
il est faux que la nature veuille que cette
liqueur spermatique soit absolument et entiérement
destinée à produire, si cela étoit, non-seulement,
elle ne permettroit pas que cet écoulement
eût lieu dans toute autre cas, comme
nous le prouve l’expérience, puisque nous la per-
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