naire, ni à ceux d’un vil imposteur, qu’un
républicain doit fléchir ; ses uniques dieux doivent
être maintenant le courage et la liberté.
Rome disparut dès que le christianisme s’y
prêcha ; et la France est perdue s’il s’y révère
encore. Qu’on examine avec attention les dogmes
absurdes, les mystères effrayans, les cérémonies
monstrueuses, la morale impossible de
cette dégoûtante religion, et l’on verra si elle
peut convenir à une République ; croyez-vous
de bonne foi que je me laisserois dominer par
l’opinion d’un homme que je viendrois de voir
aux pieds de l’imbécille prêtre de Jésus ? non,
non certes, cet homme toujours vil tiendra toujours
par la bassesse de ses vues aux atrocités
de l’ancien régime ; dès qu’il peut se soumettre
aux stupidités d’une religion aussi plate que celle
que nous avions la folie d’admettre, il ne peut
plus ni me dicter des lois, ni me transmettre des
lumières, je ne le vois plus que comme un esclave
des préjugés et de la superstition ; jettons
les yeux, pour nous convaincre de cette vérité,
sur le peu d’individus qui reste attaché au culte
incensé de nos pères, nous verrons si ce ne
sont pas tous des ennemis irréconciliables du
systême actuel, nous verrons si ce n’est pas
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