que vous prêchez, il n’a qu’un fils, un fils
unique qu’il possède de je ne sais quel commerce,
car comme l’homme fout, il a voulu
que son dieu foutît également ; il détache du
ciel cette respectable portion de lui-même ; on
s’imagine peut-être que c’est sur des rayons célestes,
au milieu du cortège des anges, à la
vue de l’univers entier que cette sublime créature
va paraître… pas un mot ; c’est dans le
sein d’une putain juive ; c’est au milieu d’une
étable à cochon que s’annonce le dieu qui
vient sauver la terre ; voilà la digne extraction
qu’on lui prête ; mais son honorable
mission nous dédommagera-t-elle ? Suivons
un instant le personnage, que dit-il ? que
fait-il ? quelle sublime mission recevons-nous
de lui ? quel mystère va-t-il révéler ? quel
dogme va-t-il nous prescrire ? dans quels actes
enfin sa grandeur va-t-elle éclater ? je vois
d’abord une enfance ignorée, quelques services,
très-libertins sans doute, rendus par
ce polisson, aux prêtres du temple de Jérusalem,
ensuite une disparution de quinze ans,
pendant laquelle le fripon va s’empoisonner
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