Page:Sade - Philosophie dans le boudoir, Tome I, 1795.djvu/68

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de toutes les rêveries de l’école égyptienne qu’il rapporte enfin en Judee ; à peine y reparoît-il que sa démence débute par lui faire dire qu’il est fils de dieu, égal à son père, il associe à cette alliance un autre fantôme qu’il appelle l’esprit-saint, et ces trois personnes, assure-t-il, ne doivent en faire qu’une ; plus ce ridicule mystère étonne la raison, plus le faquin assure qu’il y a du mérite à l’adopter… de dangers à l’anéantir. C’est pour nous sauver tous, assure l’imbécille, qu’il a pris chair, quoique dieu, dans le sein d’un enfant des hommes ; et les miracles éclatans qu’on va lui voir opérer en convaincront bientôt l’univers ; dans un souper d’ivrognes, en effet, le fourbe change, à ce qu’on dit, l’eau en vin : dans un désert il nourrit quelques scélérats avec des provisions cachées que ses sectateurs préparèrent. Un de ses camarades fait le mort, notre imposteur le ressuscite. Il se transporte ſur une montagne, et là, seulement devant deux ou trois de ses amis, il fait un tour de passe-passe dont rougirait le plus mauvais bateleur de nos jours. Maudis-