Page:Sadi Carnot - Reflexions sur la puissance motrice du feu, 1824.djvu/75

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La première colonne est, comme on voit, une progression géométrique, et la seconde une progression arithmétique.

Nous avons étendu la table jusqu’à des compressions et des raréfactions extrêmes. Il est à croire que l’air, avant d’acquérir une densité 1024 fois sa densité ordinaire, c’est-à-dire avant de devenir plus dense que l’eau, se serait liquéfié. Les chaleurs spécifiques s’annulleraient et même deviendraient négatives en prolongeant la table au delà du dernier terme. Nous pensons au reste que les chiffres de la seconde colonne décroissent ici en progression trop rapide. Les expériences qui servent de base à notre calcul ont été faites dans des limites trop resserrées pour que l’on puisse s’attendre à une grande justesse dans les nombres que nous avons obtenus, surtout dans les nombres extrêmes.

Puisque nous connaissons d’une part la loi suivant laquelle la chaleur se dégage par la compression des gaz, et de l’autre la loi suivant laquelle varie la chaleur spécifique avec le volume, il nous sera facile de calculer les accroissemens de température d’un gaz que l’on comprime sans lui laisser perdre de calorique. En effet la compression peut être censée décomposée en deux opérations successives :