Page:Sadi Carnot - Reflexions sur la puissance motrice du feu, 1824.djvu/82

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sance motrice développée par le transport du calorique d’un corps à un autre dépendait essentiellement des températures des deux corps, mais nous n’avons pas fait connaître de relation entre ces températures et les quantités de puissance motrice produites. Il semblerait d’abord assez naturel de supposer que pour des différences égales de température les quantités de puissance motrice produites sont égales entre elles, c’est-à-dire que, par exemple, le passage d’une quantité donnée de calorique d’un corps A maintenu à 100° à un corps B maintenu à 50° doit donner naissance à une quantité de puissance motrice égale à celle qui serait développée par le transport du même calorique, d’un corps B maintenu à 50° à un corps C maintenu à 0°. Une pareille loi serait sans doute fort remarquable, mais l’on ne voit pas de motifs suffisans pour l’admettre à priori. Nous allons discuter sa réalité par des raisonnemens rigoureux. Imaginons que les opérations décrites pag. 40 soient exécutées successivement sur deux quantités d’air atmosphérique égales en poids et en volume, mais prises à des températures différentes ; supposons en outre les différences de degré entre ces corps A et B égales de part et d’autre : ainsi ces corps auront, par exemple,