Page:Sadi Carnot - Reflexions sur la puissance motrice du feu, 1824.djvu/86

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veloppera plus de puissance motrice en passant d’un corps maintenu à 1°, à un autre maintenu à 0°, que si ces deux corps eussent possédé les degrés 101° et 100°.

Du reste, la différence doit être fort petite ; elle serait nulle si la capacité de l’air pour la chaleur demeurait constante, malgré les changemens de densité. D’après les expériences de MM. Delaroche et Bérard, cette capacité varie peu, si peu même, que les différences remarquées pourraient à la rigueur être attribuées à des erreurs d’observation, ou à quelques circonstances dont on aurait négligé de tenir compte.

Nous sommes hors d’état de déterminer rigoureusement, avec les seules données expérimentales que nous possédons, la loi suivant laquelle varie la puissance motrice de la chaleur dans les différens degrés de l’échelle thermométrique. Cette loi est liée à celle des variations de la chaleur spécifique des gaz à diverses températures, loi que l’expérience n’a pas encore fait connaître avec une suffisante exactitude.[1]

  1. Si l’on admettait la constance de la chaleur spécifique d’un gaz lorsque son volume ne change pas, mais que sa température varie, l’analyse pourrait conduire à une relation entre la puissance motrice et le degré ther-