Aller au contenu

Page:Sagard - Le Grand voyage du pays des Hurons (Avec un dictionnaire de la langue huronne), Librairie Tross, 1865.djvu/175

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 137 —
196||De leurs conseils et guerres.

Chapitre XVII.


P line, en vne Epistre qu’il escrit à Fabate, dict que Pyrrhe, Roy des Epirotes, demanda à vn Philosophe qu’il mesnoit auec luy, quelle estoit la meilleure Cité du monde. Le Philosophe respondit, la meilleure Cité du monde, c’est Maserde, vn lieu de deux cens feux en Achaye, pour ce que tous les murs sont de pierres noires, et tous ceux qui la gouuernent ont les testes blanches. Ce Philosophe n’a rien dit (en cela) de luy-mesme : car tous les anciens, apres le Sage Salomon, ont dit qu’aux vieillards se trouuoit la sagesse : et en effect, on voit souuent la ieunesse d’ans, estre accompagnée de celle de l’esprit.

Les Capitaines entre nos Sauuages, sont ordinairement plustost vieux que ieunes, et viennent par succession, ainsi que la Royauté par deçà, ce qui s’entend, si le ||197 fils d’vn Capitaine ensuit la vertu du pere ; car autrement ils font comme aux vieux siecles, lors que premierement ces peuples esleurent des Roys : mais ce Capitaine n’a point entr’eux authorité absoluë, bien qu’on luy ait quelque respect, et conduisent le peuple plustost par prieres, exhortations, et par exemple, que par commandement.

Le gouuernement qui est entr’eux est tel, que les anciens et principaux de la ville ou du bourg s’assemblent en vn conseil auec le Capitaine, où ils de-