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LA PHYSIQUE DE VOLTAIRE.

Voltaire indique ainsi avec une grande netteté la route qu’a suivie Newton pour s’élever à un principe qui embrassé l’ensemble de l’univers ; il fait voir comment s’est opérée cette grande synthèse, la plus puissante que l’esprit humain ait encore faite.

Une fois maître de la loi de l’attraction, Newton en tira les principales conséquences.

Il montra comment la terre, par suite de sa rotation, a dû s’aplatir vers les pôles, et il détermina la mesure suivant laquelle doivent varier les degrés du méridien.

Il vit comment les actions du soleil et de la lune font naître et entretiennent dans l’océan les oscillations qui en constituent le flux et le reflux.

Il analysa enfin le phénomène de la précession des équinoxes, et montra qu’il s’explique naturellement par le renflement de la terre à l’équateur et l’inclinaison de l’axe terrestre sur l’écliptique. L’ensemble du renflement terrestre, tout ce qui forme la partie extra-sphérique, peut être considéré, pour la facilité de la démonstration, comme une sorte d’anneau concentré à l’équateur. Le plan de cet anneau fait ainsi avec celui de l’écliptique un angle de 23 degrés environ. Or la partie de l’anneau qui est la plus proche du soleil en est plus attirée que la plus éloignée ; le plan de l’anneau tend donc à se redresser pour se confondre avec l’écliptique et à redresser en conséquence l’axe des pôles. Il en résulterait, si la terre ne tournait pas sur elle-même, un mouvement oscillatoire de cet axe des pôles ; il se déplacerait comme un pendule dont la course aurait 23 degrés de chaque côté de sa position moyenne. La rotation de la terre intervient pour transformer ce mouvement pendulaire en un mouvement conique ; l’axe terrestre décrit en réalité un cône de 23 degrés d’ouverture, entraînant