avec lui la ligne des équinoxes, c’est-à-dire la ligne suivant laquelle l’écliptique est coupée par l’équateur terrestre. Ce déplacement de l’axe polaire s’accomplit d’ailleurs avec une extrême lenteur, puisque la révolution n’en est complète qu’au bout de vingt-six mille ans.
Newton étudia aussi quelques-unes des perturbations que les planètes exercent les unes sur les autres. Si l’on considère une seule planète gravitant vers le centre du soleil, elle doit obéir strictement aux lois de Kepler ; mais il n’en est plus de même, si l’on considère l’attraction de plusieurs astres les uns vers les autres, si au lieu de deux corps on en prend trois ; les conditions changent alors, et les mouvements se compliquent jusqu’à devenir très-difficilement abordables à l’analyse. Newton put cependant assigner la valeur numérique de quelques-unes des perturbations les plus simples ; mais en considérant la complication de ces phénomènes, en voyant que d’une part les orbites sidérales ne restent pas toujours également inclinées sur un plan fixe, qu’elles coupent l’écliptique suivant des lignes qui se meuvent dans l’espace, et que d’autre part les ellipses planétaires se déforment à la longue, qu’elles s’approchent ou s’éloignent successivement de la forme circulaire, une pensée décourageante entra dans son esprit : il craignit pour l’ordre du monde qu’il venait de découvrir, il lui semble que les faibles valeurs de toutes ces variations, en s’ajoutant à la suite des siècles, doivent bouleverser l’univers, et il déclara que le monde a besoin d’être remis en place à certains intervalles par une puissance supérieure (manum emendatricem desiderat).
Aussi bien il fallut par la suite de longs et mémorables travaux pour que l’ordre constant du système solaire parut conciliable avec les perturbations planétaires ; cela ne demanda pas moins que les efforts accumulés de Clairaut, d’Euler, de