mière marmite a acquis quatre livres, la seconde une livre environ, la troisième une livre une once et demie. Il fait ainsi avec de la fonte blanche une série d’épreuves qui lui donnent toujours le même résultat ; puis il opère avec de la fonte grise, et celle-ci, soit froide, soit ardente, lui donne un même poids.
Non content de ses propres essais, Voltaire ouvrait par lettres une sorte d’enquête sur la calcination. Il charge entre autres son agent, l’abbé Moussinot, de prendre des renseignements auprès de deux hommes compétents en chimie, Boulduc et Gross, puis auprès d’un savant modeste, Geoffroy, qui tenait boutique d’apothicaire près de l’Académie des sciences et chez lequel se réunissaient les principaux chimistes de l’époque. « Entrez, écrit-il, chez votre voisin, le sieur Geoffroy ; liez conversation avec lui au moyen d’une demi-livre de quinquina que vous lui achèterez et que vous m’enverrez… Interrogez-le sur les expériences de Lémeri et de Homberg (relatives à la calcination) et sur les miennes. Vous êtes un négociateur très-habile, vous saurez aisément ce que M. Geoffroy pense de tout cela, et vous m’en direz des nouvelles, le tout sans me commettre. » Quelques jours après, il écrit de nouveau à l’abbé : « Encore une petite visite, mon cher ami, au sieur Geoffroy. Remettez-le encore, moyennant quelques onces de quinquina, ou de séné, ou de manne, ou de tout ce qu’il vous plaira acheter pour votre santé ou pour la mienne, remettez-le, dis-je, sur le chapitre du plomb et du régule d’antimoine augmentés de poids après la calcination. »
Cependant les expériences suivies par Voltaire lui donnaient des résultats en apparence contradictoires. Il se montre donc assez embarrassé pour conclure. Il discute comme il peut les données dont il dispose. Il incline à prêter au feu une certaine