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Page:Saint-Amand - Madagascar, 1857.djvu/20

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Ce formidable bloc de fer et de granit,
Ces âpres volontés qu’un même culte unit.
Des bords de l’Océan aux monts de Tanarive,
La peuplade Hova règne sur cette rive.
Féroces conquérants, la flamme et le tanguin
Ont étendu partout leur pouvoir inhumain ;
Ils égorgent en masse ou vendent comme esclaves
Betsimsars, Antalots et tribus Sakalaves ;
Ils ont tout dépeuplé, tout ils ont ravagé ;
Émyrne est le chef-lieu d’un pays saccagé.
Leur rage impitoyable a détruit sur ces plages
Les plus simples hameaux, les plus humbles villages.
Ces rapaces forbans, misérables bandits,
Sont exécrés partout ; partout ils sont maudits.
Qu’un jour à l’horizon ton drapeau se déploie,
Avec quels cris d’amour et quels transports de joie
Il sera salué comme un signe sauveur
Par tous les opprimés qui t’appellent leur sœur !
Tu verras se lever leurs peuplades amies,
Sans force maintenant, sous le joug endormies ;
Debout au premier bruit de ton magique appel,
Ils te viendront offrir leur concours fraternel.
À tes lourds bataillons, à tes troupes légères
Mêlant avec orgueil leurs armes étrangères,
Ils iront avec toi, bénissant ce grand jour,
Dans son nid de rochers écraser le vautour.


Saint-Denis, mai 1856.


François St-Amand.