Page:Saint-Amant - Œuvres complètes, Livet, 1855, volume 1.djvu/324

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CHANSON.


Ingrate et cruelle Silvie !
Je m’en vay contenter l’envie
Qui te porte à me voir perir.
C’en est fait, je n’ay plus de vie
Qu’autant qu’il en faut pour mourir.

Au tombeau le sort me convie :
La clarté m’est déjà ravie,
Et rien ne peut me secourir.
C’en est fait, je n’ai plus de vie
Qu’autant qu’il eu faut pour mourir.

Pour l’avoir si long-temps servie,
Voy ma fin, sois-en assouvie :
Ce seul bien j’ose requérir.
C’en est fait, je n’ay plus de vie
Qu’autant qu’il en faut pour mourir.




CAPRICE.


Tous nos melons sont fricassez :
Adieu les plaisirs de la bouche
Les cieux, contre nous courroucez,
Les font pourrir dessus la couche.
Il a tant pleu tout aujourd’huy
Que mon cœur en sèche d’ennuy.
Pensant à ce desastre insigne ;
Et si cette abondance d’eau