Page:Saint-Amant - Œuvres complètes, Livet, 1855, volume 1.djvu/379

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Que devant nos diables de ras
Ses matoux quittent son enseigne ;
Que mesme nos souris on creigne,
J’en escriray le bel effet,
Pourveu que ma plume se teigne
Dans l’encre rouge d’un buffet.

Qu’on epouvente les aisez[1]
Du rude mot de subsistance ;

    Voici, d’ailleurs, un passage d’Aubéry, dans sa Vie du card. de Richelieu, qui explique cette allusion : « Quelques années auparavant, dans un bourg de la province, il fut vérifié par le rapport de tous les habitants du lieu qu’une chatte avoit rendu office de mère, ou au moins de nourrice, à des souris qui ne faisaient que de naistre, et qu’oubliant ainsi son instinct naturel, elle n’avoit pas dénié à ses contraires le plus grand secours qu’elle leur pouvoit donner. »

  1. Deux ordonnances, datées l’une du 24 octobre 1640, l’autre de novembre, expliquent ces deux vers de Saint-Amant :

    24 octobre 1640. — Declaration portant que tous les beneficiers de France payant decimes payeront un sixième de la valeur de leur revenu par chacune des deux années, presente et prochaine ; et, ce faisant, seront dechargez de fournir declaration de leurs biens, pour raison du droit d’amortissement par eux dû.

    Novembre 1640. — Edit portant revocation des anoblissements accordez depuis trente ans, ensemble des privileges et exemptions de taille des officiers commensaux de la maison de Sa Majesté, et autres generalement quelconques :

    « Louis, etc. ; — Nous avons assez de connaissance des grandes charges que supporte notre pauvre peuple, tant du principal que de la taille, crues y jointes, crues de garnisons, subsistances de nos troupes pendant le quartier d’hiver, qu’autres impositions extraordinaires, ensemble les logements de nosdites troupes, et que le faix d’icelles charges est uniquement porté par les plus faibles ; que les plus puissants de nos sujets, lesquels ont le plus d’interêt à la conservation de notre État, leurs personnes, charges, offices et biens en faisant partie, sont ceux qui contribuent le moins aux charges d’iceluy,