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Que Banier, bien ou mal muny[1],
Expose tout à l’avanture ;
Qu’à ce coup Picolominy
Soit deffait à platte couture ;
Qu’il demeure en bonne posture,
Il ne m’importe nullement,
Pourveu qu’il plaise à la nature
Que je boive eternellement.
Que le Soudart de Fernambouc[2]
Se rende maistre de la baye ;
Qu’il la ravage mieux qu’un bouc
Ne fait les tendrons d’une baye ;
Que par tout l’on chante dandaye[3],
Je ne m’en estonneray point,
Pourveu que dans une humeur gaye
Je me rembourre le pourpoint.
Que du faux oracle d’Arras[4]
Madrid à la Flandres se pleigne ;
- ↑ Banier commandoit les troupes suédoises pendant la période suédoise de la guerre de Trente-Ans. Il passa en Thuringe en 1640 pour joindre les Veimarois, Hessiens, François. Piccolomini, lieutenant de l’archiduc Léopold, fut battu. (Voy. Parival, Hist. de ce siècle de fer, p. 375.)
- ↑ La capitainerie de Fernambouc ou Pernambouc, capitale Olinde ou Fernambouc, étoit située dans le Brésil et arrosée par le fleuve Saint-François. — Au sud étoit la capitainerie de la Baye, capitale San-Salvador, arrosée par le Rio-Reale. (Voy. Gueudeville, Atlas hist., t. 6, in-folio.)
- ↑ Refrain très commun dans les chansons du temps : daye dandaye, laire leulaire, etc.
- ↑ Sur les portes d’Arras on lisoit ces deux vers, que nos
succès vinrent démentir :
Quand les Français prendront Arras,
Les souris prendront les chats.