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Page:Saint-Amant - 1907.djvu/101

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Remonte sur ton char doré,
     Que les Heures attellent,
Et viens montrer à tous les yeux
De quel émail tu peins les cieux.

Laisse ronfler ton vieux mari
     Dessus l’oisive plume,
Et pour plaire à ton favori
     Tes plus beaux feux rallume ;
Il t’en conjure à haute voix,
En menant son limier au bois.

Mouille promptement les guérets
     D’une fraîche rosée.
Afin que la soif de Cérès
     En puisse être apaisée,
Et fais qu’on voie en cent façons
Pendre tes perles aux buissons.

Ha ! je te vois, douce clarté,
     Tu sois la bien venue :
Je te vois, céleste beauté,
     Paraître sur la nue,
Et ton étoile en arrivant
Blanchit les coteaux du levant.

Le silence et le morne roi
     Des visions funèbres
Prennent la fuite devant toi