Page:Saint-Amant - 1907.djvu/102

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     Avecque les ténèbres,
Et les hiboux qu’on oit* gémir
S’en vont chercher place à dormir.

Mais, au contraire, les oiseaux
     Qui charment les oreilles
Accordent au doux bruit des eaux
     Leurs gorges nonpareilles,
Célébrant les divins appas
Du grand astre qui suit tes pas.

La lune, qui le voit venir,
     En est toute confuse ;
Sa lueur, prête à se ternir,
     A nos yeux se refuse,
Et son visage, à cet abord,
Sent comme une espèce de mort.

Le voilà sur notre horizon
     En sa pointe première.
O que l’Ethiope* a raison
     D’adorer sa lumière !
Et qu’il doit priser la couleur
Oui lui vient de cette chaleur !

C’est le dieu sensible aux humains,
     C’est l’œil de la nature ;
Sans lui les œuvres de ses mains
     Naîtraient à l’aventure,