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Page:Saint-Amant - 1907.djvu/160

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Fais-moi raison, cher ami Faret,
Ou tu seras tout à l’instant
Privé du nom qui rime à cabaret.


――


LE TOMBEAU DE MARMOUSETTE


Il faut que ma triste musette,
Ô noble et divine catin !
Soupire le cruel destin
De votre pauvre Marmousette ;
Il faut que sous ce vieux cyprès,
Qui fournit la Parque de traits,
Je déplore sa fin étrange,
Et que le deuil en soit si beau,
Que de la Seine jusqu’au Gange
L’on puisse envier son tombeau.

Sus, venez donc en cette place,
Non les chiens vilains et hargneux,
Mais bien les gentils épagneux,
Plaindre l’honneur de votre race ;
Venez pousser autour de moi
L’éclat d’un si funeste aboi,
Que l’impiteuse canicule,
Avec un long ressentiment,