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l38 SAINT-AMANT

Ou quelque autre imprudent a-t-il lâché la bride Aux lumineux chevaux qu’on voit étinceler ?

La terre, en ce climat, contrainte à panteler, Sous l’ardeur des rayons s’entre-fend et se ride ; Et tout le champ romain n’est plus qu’un sable aride D’où nulle fraîche humeur ne se peut exhaler.

Les furieux regards de l’âpre canicule Forcent même le Tibre à périr comme Hercule, Dessous l’ombrage sec des joncs et des roseaux.

Sa qualité de dieu ne l’en saurait défendre. Et le vase natal d’où s’écoulent ses eaux Sera l’urne funeste où l’on mettra sa cendre.

L’AUTOMNE DES CANARIES

SONNET

Voici les seuls coteaux, voici les seuls vallons Où Bacchus et Pomome ont établi leur gloire Jamais le riche honneur de ce beau territoire Ne ressentit l’effort des rudes aquilons.

Les figues, les muscats, les pêches, les melons Y couronnent ce dieu qui se délecte à boire ;