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l54 SAJNX-AMANT

Vous qui, comblé de trois moulins. N’oseriez défier en guerre La rivière des Gobelins.

Vraiment, ce monstre qu’on habille D’oreilles, de langues et d’yeux, Cet oiseau qui vole en tous lieux Et de tout à son gré babille. Le Renom, qui se paît de vent. M’en avait donné bien souvent, Chantant l’état de votre empire. Je vous tenais plus grand ceui, fois. Et croyais qu’en vous un navire Ne fût qu’une coque de noix.

Je m’étais figuré le Gange Plus gueux qu’un rat auprès de vous ; Diamants m’étaient vos cailloux. Et pur gravier d’or votre fange ; Le sucre emplissait vos roseaux, Le saumon brillait dans vos eaux Avec des écailles de nacre, L’ambre se trouvait en vos bords » Et tout ce qu’à Flore on consacre Vous couronnait de ses trésors.

Vous aviez deux cornes superbes, Comme le mouton précieux.