Aller au contenu

Page:Saint-Amant - 1907.djvu/190

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

l02 SAINT-AMANT

Moi qui suis dans mon élément Quand je siffle * ou quand je repose, Faut-il me voir ici réduit A n’avoir rien, ni cru ni cuit, Que la menestre * et la salade. Et, qui pis est, que du vin noir Ou du vin jaune, doux et fade, Qui fait rechigner l’entonnoir ?

Faut-il après que, pour litière, A boyau vide et piteux train. Je m’en aille ronger mon frein Dans un vrai grabat de l’hostière * ? Les matelas en sont pourris ; Maints grisons * secs et mal nourris M’y font la guerre à toute outrance ; J’en gronde comme un vieux limier : Bref, je gite, en melon de France, Sur une couche de fumier.

Quels tyrans de leurs propres aises. Quels assez rudes champions, Y soutiendraient les scorpions, Les fiers cousins et les punaises ? Qui pourrait s’y parer des maux Causés par certains animaux Qui font vraiment mourir de rire ? Je meurs de peur en y pensant ;