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Page:Saint-Amant - 1907.djvu/246

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SXINT-AMANT

Et taire boire anx draps les reliques du bain.

Oh ! que Ion essuya de richesses fondues ! On eût dit, à les voir sur sa gorge épandues, Que de ce double mont, contraint à panteler, La neige se voulût en perles distiller.

Tandis qu’elle s’habille et qu’on remet en ordre L’or de sa chevelure, où l’ivoire ose mordre, La belliqueuse vierge à l’œil élincelant Amène avecque bruit le beau trône roulant. Elle monta dessus sitôt qu’elle fut prête. Et,’ vers le lit du Nil lui faisant tourner tête, Va passer en ces bords ce qui restait du jour, Et repaître ses yeux des charmes d’alentour. Une suite de chars que ses filles remplissent, Foulant le vert honneur dont les champs se tapissent, Se promène après elle, et ses Mores armés Piquent à l’environ leurs chevaux emplumés.

Xe ÉPISODE

MOÏSE SAUVÉ

Quand il (1) voguait ainsi sur la coulante plaine, Tous les vents suspendus retenaient leur haleine, Ou, s’ils soufflaient un peu, c’est que, l’oyant gémir, Ils le voulaient bercer afin de l’endormir. Dès que l’illustre nymphe (2) eut contemplé ses char-

[mes,

(i) Le berceau où était Moïse. (2) La princesse Termuth.