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Page:Saint-Amant - 1907.djvu/288

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200 SAINT-AMANT

Son père, mort en 1624, à soixante-treize ans, était mar- chand, peut-être armateur et corsaire ; s’il faut en croire Saint-Amant, ce marchand de Rouen aurait commande pendant vingt-deux ans une escadre anglaise sous Eli- sabeth (i). Les Girard étaient protestants ; c’est au tem- ple calviniste que le jeune Antoine fut baptisé. Elevé au collège de La Marche, il ne sutjamais beaucoup de grec ni de latin ; mais il apprit plus tard. Il étudia la mus j- que et jouait du luth. Il s’ entendait aussi à la peinture. De bonne l’.eure insinué dans la familiarité des grands seigneurs, qui goûtent sa gaieté libertine, ilsuit, en 1617, le duc de Retz à Belle-Isle-en-Mer (2) ; c’est là qu’il com- posa sa fameuse ode à la Solitude. Pendant plusieurs années, il vit tantôt en Bretagne et tantôt à Paris dans la maison du duc dont la protection le fait, en 1619, commissaire de l’artillerie (3). Il s’est lié à Paris avec Faret, « chère rime à cabaret », Michel de Marolles,

(1) Saint-Amant est catégorique : « Feu mon père, qui com- manda autrefois une escadre des vaisseaux d’Elisabeth, etc. » Voyez plu » haut, page 236.

(2) Avant cela, Saint-Amant était allé en Afrique, en Amérique, comme il le dit lui-même dans l’Avertissement aux Œuvres de 1629. Je ne crois pas que personne ait jamais été en état de donner le moindre détail sur ces voyages. N’y fait-il pas allusion encore à la fin de l’Epltre au duc de Retz {IBSO) et au début de la Pré- face du Molie ? Il est probable que Saint-Amant montait un des vaisseaux de son père, ou commandés par son père. Il distingue fort nettement le palmier qui porte des cocos, et qu’il a vu aux Antilles, du palmier qui porte des dattes, et qu’il a vu en Égypte ou en Barbarie. Voyez l’épltre au duc de Retz, p. 225, et la lettre à Samuel Bochart, p. 252.

(3) Maître Adam, le menuisier de Nevers, a dédié une épitre à M. de Gérard, capitaine d’un vaisseau du Roy, dans l’armée na- vale, à Toulon.