APPENDICE 261
Malleville, Boisrobert, Molière d’Essartines, et avec le gros comte d’Harcourt, dont il partage les joyeuses orgies. C’est alors qu’il écrivit ses Ft’sjon*, /a Gazette du Pont-Neuf, la Pluie, la Vigne. A la mort de son père, il se fit concéderlebrevet d’une verrerie que celui-ci avait relevée avec son gendre d’Azémar : d’où procès avec le beau- frère, qui ne se termina qu’en i638. Notre poète resta en possession de la verrerie. Par une transforma- tion dont il y eut plus d’un exemple, Antoine Girard, fils d’un marchand, était devenu Marc-Antoine de Girard, sieur de Saint-Amant, écuyer, bon gentilhomme (i). Ajoutons que le huguenot s’était fait catholique, grâce à Cospcan, avant 1627. (Cf. le Contemplateur.) On le voit à l’hôtel de Rambouillet et à l’hôtel de Liancourt, et dans les cabarets, tour à tour précieux et débauché. De cette époque sont le fameux sonnet des Goinfres et l’é- tonnante pièce du Melon. Puis il court le monde : on a peine à le suivre au siège de La Rochelle, en Espagne, en Dauphiné, en Angleterre. Il accompagne à Rome, en 1 633, le maréchal de Créqui, chargé de demander au pape l’annulation du mariage de la princesse de Lorraine avec Gaston d’Orléans. 11 y écrit sa Rome ridicule. De retour à Paris, il est un des premiers membres de l’A- cadémie française. En i63ô-37, il suit le comte d’Har- court dans son heureuse expédition maritime, qui se termine par la prise des îles de Lérins : de là date le
(1) Le frtrc cadet de Saint- Amant semble pouvoir être idenlili(5 avec le sieur de Montigny, commandant la Licorne dans l’esca- dre du comte d’Harcourt. Voyez plus haut, page 234, l’histoire de ce cadet et, sur la Licorne, une strophe du Passage de Gibraltar, page 149.