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Page:Saint-Amant - 1907.djvu/294

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206 SAINT-AMANT

>< s’exerçait quelquefois à nager dans la Seine. Le Roi « ne put souffrir la lecture du poème de Saint-Amant : « et l’auteur ne survécut pas longtemps à cet affront. »

Chevreau et le commentateur de Boileau, très précis sur le sujet du poème, sont moins explicites sur sa pu- blication.

Est-ce le caractère un peu vague de ces allusions à la Lune parlante qui a fait naître un doute dans l’esprit de M. Ch. Livet, l’éditeur des Œuvres complètes de Saint- Amant (Bibl. Elzévirienue, i855, 2 vol. in-12), doute qui s’est transformé en certitude le jour où M. Paulin Paris lui a écrit : « Loret, seul des contemporains, en a parlé, « encore ne dit-il pas absolument que la pièce soit im- « primée, le a je crois » témoigne qu’il n’en était pas « sûr. »

L’opinion d’une personnalité aussi autorisée était de nature à enlever toute hésitation à M. Livet : « On pré- « tend que l’accueil fait par le Roi à la Lune parlante a abrégea les jours de Saint-Amant. Nous ne croyons « pas plus à ce conte qu’à la mort de Racine, avancée « par un coup d’œil de Louis XIV, »

A son tour, M, Durand-Lapie a considéré la Lune parlante comme un a racontar qu’absolument rien ne a vient corroborer et dont il a été fait justice ».

Doit-on accuser Loret, Chevreau et Brossette de légè- reté et tenir pour décisif le jugement de nos contempo- rains, alors que les affirmations des premiers ont un ca- ractère de précision, tandis que les négations des seconds sont plutôt tendancieuses ? Bien qu’aucun catalogue ne cite la Lune parlante, qu’aucune bibliothèque publique ne la renferme, il serait téméraire d’en conclure que ce