Page:Saint-Amant - 1907.djvu/48

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Vous qui gardez d’un soin si doux
Le cher troupeau de votre maître,
Lui donnant en dépit des loups,
Le sacré pain de grâce à paître ;
Vrai ministre d’état du Ciel,
Cœur débonnaire, homme sans fiel,
Qui vivez comme font les anges,
Et méritez qu’en chaque lieu
On vous fasse part aux louanges
Que vous-même rendez à Dieu ;

Vous, dis-je, qui, daignant chérir
Les nobles travaux de la muse,
Avez voulu vous enquérir
A quoi maintenant je m’amuse ;
Je vous le veux dire en ces vers.
Où d’un art pompeux et divers
Je ferai briller mes pensées ;
Et crois que les plus grands censeurs
Les verront si bien agencées,
Qu’ils en goûteront les douceurs.

Loin, dans une île qu’à bon droit*
On honora du nom de Belle*,
Où s’élève un fort qui tiendroit
Contre l’Anglais et le rebelle,
Je contente à plein mon désir
De voir mon Duc* à mon plaisir,