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Page:Saint-Amant - 1907.djvu/49

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Sans nul objet qui m’importune,
Et tâche à le garder d’ennui,
Sans songer à d’autre fortune
Qu’à l’honneur d’être auprès de lui.

Là, par fois consultant les eaux
Du sommet d’une roche nue,
Où pour voir voler les oiseaux
Il faut que je baisse la vue,
Je m’entretiens avec Thétis
Des poissons et grands et petits
Que de ses vagues elle enserre.
Et ne puis assez admirer,
Voyant les bornes de la terre,
Comme elle les peut endurer.

Mais elle m’en dit la raison :
C’est que le respect qu’elle porte
A Dieu, qui l’a mise en prison,
Ne lui permet pas qu’elle en sorte.
Il suffit qu’elle ait autrefois
Logé ses monstres dans les bois
Pour aider à punir nos crimes,
Et qu’elle ait surpassé tes monts,
Pour nous plonger dans les abîmes
Où trébuchèrent les démons.

Là dessus, me représentant
Les tristes effets du déluge,