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Page:Saint-Amant - 1907.djvu/54

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Tombent percés du plomb qui tue ;
Ils se débattent sur ce bord
Et leur vie en vain s’évertue
D’échapper des mains de la Mort.

Tantôt, nous allant promener
Dans quelque chaloupe à la rade,
Nous laissons après nous traîner
Quelque ligne pour la dorade.
Ce beau poisson, qui l’aperçoit,
Pipé de l’espoir qu’il conçoit,
Aussitôt nous suit à la trace.
Son cours est léger et bruyant,
Et la chose même qu’il chasse
En fin l’attrape en le fuyant.

Quelquefois, bien loin écarté,
Je puise, pour apprendre à vivre,
L’histoire ou la moralité
Dans quelque vénérable livre ;
Quelquefois, surpris de la nuit
En une plage où pour tout fruit
J’ai ramassé mainte coquille,
Je reviens au château, rêvant,
Sous la faveur d’un ver qui brille
Ou plutôt d’un astre vivant.

O bon Dieu ! m’écrié-je alors,
Que ta puissance est nonpareille