Page:Saint-Amant - 1907.djvu/63

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L’unique oiseau* meurt pour toujours,
La nature est exterminée,
Et le Temps, achevant son cours,
Met fin à toute destinée.
Ce vieillard ne peut plus voler ;
Il se sent les ailes brûler
Avec une rigueur extrême :
Rien ne le saurait secourir ;
Tout est détruit, et la Mort même
Se voit contrainte de mourir.

O Dieu ! qui me fais concevoir
Toutes ces futures merveilles,
Toi seul à qui, pour mon devoir,
J’offrirai les fruits de mes veilles,
Accorde-moi par ta bonté
La gloire de l’éternité,
Afin d’en couronner mon âme ;
Et fais qu’en ce terrible jour
Je ne brûle point d’autre flamme
Que de celle de ton amour.

Et vous, dont les discours sont tels.
Accompagnés des bons exemples,
Que par leur fruit les vrais autels
Triomphent de tous les faux temples ;
Vous, dis-je, à qui j’écris ces vers,
Où dans la mort de l’univers