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Page:Saint-Amant - 1907.djvu/64

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Un haut renom s’immortalise,
Veuillez être leur protecteur,
Et permettez-moi qu’on y lise
Que je suis votre adorateur.

LA MÉTAMORPHOSE
DE LYRIAN ET DE SYLVIE
A Me D. L. B.



Cruel et beau sujet de peines obstinées !
A quoi m’ont réservé les noires destinées,
Pour me faire souffrir en l’empire amoureux
Tout ce que les enfers ont de plus rigoureux ?
Puisque vous refusez à l’ennui qui m’afflige
Le moindre allégement dont l’espoir nous oblige,
Puisque même les pleurs en secret épandus
Par vos sévérités m’ont été défendus,
Permettez qu’en ces vers, où je me veux dépeindre
Sous un nom emprunté, mon cœur se puisse plaindre,
Et que mes passions vous content aujourd’hui
La grandeur de mon mal par la bouche d’autrui.

Je vous veux réciter la plus étrange histoire
Qui sur l’oubli mortel ait jamais eu victoire.
Fassent les justes cieux qu’enfin, sans vous fâcher,
Le merveilleux progrès vous en puisse toucher.