Page:Saint-Amant - 1907.djvu/81

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Pour aller, par reconnaissance,
Au-devant de celles des cieux.

Payen, sauvons-nous dans ta salle,
Voilà le nuage crevé.
O comme à grands flots il dévale !
Déjà tout en est abreuvé.
Mon Dieu ! quel plaisir incroyable !
Que l’eau fait un bruit agréable,
Tombant sur ces feuillages verts !
Et que je charmerais l’oreille,
Si cette douceur nonpareille
Se pouvait trouver en mes vers !

Çà ! que l’on m’apporte une coupe
De vin frais : il en est saison.
Puisque Cérès boit à la troupe,
Il faut bien lui faire raison ;
Mais non pas avec ce breuvage
De qui le goût fade et sauvage
Ne saurait plaire qu’aux sablons
Ou qu’à quelque jeune pucelle
Qui ne but que de l’eau comme elle,
Afin d’avoir les cheveux blonds.

Regarde à l’abri de ces saules
Un pèlerin qui se tapit :
Le dégout * perce ses épaules.
Mais il n’en a point de dépit.