Page:Saint-Amant - 1907.djvu/96

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Non pas pour cette chasteté
Dont son humeur fait vanité,
Quoiqu’avec Hippolyte on croie
Qu’elle s’en donnait à cœur joie,
Mais parce qu’elle aime d’amour
A chasser en ce beau séjour.

Ceux de qui l’âme et les oreilles
Trouvent des douceurs non pareilles
Aux plaisants et confus accords
Que font ensemble et chiens et cors
Entremêlés de voix humaines,
Quand, par les bois ou par les plaines,
Ou par les monts ou par les vaux,
Et les hommes et les chevaux
Poursuivent cerf, chevreuil ou lièvre
A qui la peur donne la fièvre,
Ceux, dis-je, qui ne craignent point
Le plaisir à la peine joint,
Tel qu’il l’est en cet exercice
Qu’on nomme un aimable caprice,
Y sont bien venus en tout temps,
Et n’en partent point mal contents.

Le démon des tours de finesse,
Qui dès sa plus simple jeunesse
Attrapa jadis tous les dieux,
Et sur la terre et dans les cieux,