Page:Saint-Amant - 1907.djvu/97

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L’inventeur du jeu de la chance,
Où les trois dés, menant la danse,
Tachent, au sortir d’un cornet,
A vous mettre une bourse au net ;
Le patron des maquerellages,
Le suborneur des pucelages,
Le chef des illustres menteurs,
C’est-à-dire des orateurs,
Dont souvent la seule éloquence
Rend les sujets de conséquence ;
Mercure, dis-je, aux doux propos,
Aux yeux perçants, au corps dispos,
Qui par une route inconnue
Vole à son gré dessus la nue,
Ailé comme un émerillon,
Préside au premier pavillon.

En cet endroit, sans tromperie,
Et surtout sans criaillerie,
Peuvent s’ébattre nuit et jour,
Gagnant et perdant tour à tour
Sous le bon plaisir de fortune,
A l’un douce, à l’autre importune,
Ceux qui pensent que Paradis,
C’est ramener quinze sur dix.

Le second, c’est où l’on conserve
L’auguste portrait de Minerve,