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notice

prétendoient descendre des Lusignan. Sa mère étoit une Philiberte de Fontenay[1]. — De haute vertu, il l’étoit alors ; mais il ne l’avoit pas toujours été. Élevé au milieu d’une cour dissolue, qui s’abandonnoit sans frein aux plus ardentes voluptés, il avoit de bonne heure abusé de tous les plaisirs ; aussi, dès la fleur de l’âge, épuisé, presque mort, rongé par ce mal terrible qui ne pardonnoit pas alors, et dont, un demi-siècle plus tard, devoit mourir François Ier, avoit-il senti son cœur envahi d’un immense dégoût, et avoit-il cherché le repos du corps et de l’âme dans les pratiques de la dévotion, dans l’étude, dans la poésie surtout, où, comme chacun sait, il s’est acquis une grande renommée, par son Vergier d’honneur, ses Translations de Virgile et d’Ovide, son Séjour d’honneur, et autres œuvres pleines de nobles et fructueux enseignements.

C’étoit à vingt-quatre ans qu’il étoit entré dans les ordres. À vingt-huit, il étoit évêque. On arrivoit vite en ce temps-là, quand on réunissoit la naissance au savoir.

Cependant, auprès de lui, dans son palais épiscopal, sous ses yeux, s’élevoit un jeune garçon, qui

  1. Voy. La Chesnaiye des Bois, t. XII ; Moréri, de 1759, t. IX ; le Dictionnaire historique, biographique et généalogique des familles de l’ancien Poitou, par Henri Filleau, Poitiers, 1846-54, 2 vol. gr. in-8o, t. II, etc.