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Page:Saint-Gelais - Oeuvres completes tome 1.djvu/19

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sur Melin de Sainct-Gelays.

d’autres, Mellin, Merlin ou Melusin[1], — reçut de bonne heure une de ces éducations fortes, profondes et brillantes, comme on en donnoit alors à ceux qu’on destinoit aux grandes fonctions publiques.

En ces temps où tout étoit poussé à l’extrême, les hommes étoient, ou d’une ignorance épaisse, ou d’une instruction que nous ne soupçonnons même pas, en notre prétendu siècle de lumières, qui fait tout pour l’éclat et rien pour la solidité.

Les études du jeune Melin embrassoient non-seulement les langues anciennes et modernes, les sciences exactes, la philosophie, l’astrologie, la théologie, mais aussi l’équitation, les armes, les arts libéraux, en particulier le chant et le jeu des instruments à cordes, talents où il excella tout d’abord.

Petit et foible de complexion, mais pétillant de

  1. Il se seroit nommé Mélusin à cause de la fameuse Mélusine dont la légende figure dans l’histoire des Lusignan. — La Monnoye ajoute, dans une note sur Lacroix du Maine (art. Melin de Sainct-Gelays) : « On écrit Mellin, Melin ou Merlin. Le plus régulier des trois est Mellin, nom d’un saint, autrefois patron d’une église de la province de Cornouailles, en Angleterre. Melin a été introduit par la prononciation. Merlin s’est dit par allusion. Dans les Épîtres de Longueil, il est appelé Merlinus Gelasianus, et Marot ne l’appelle presque jamais que Merlin. Rabelais, par un déguisement flatteur, chapitre dernier de son premier livre, l’appelle Merlin le Prophète. » (Voy. le Rabelais de la Biblioth. elzévirienne, t. Ier, p. 169.)