Page:Saint-Gelais - Oeuvres completes tome 1.djvu/21

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
9
sur Melin de Sainct-Gelays.

ques et de toutes les parties de la philosophie, il en faisoit tousjours esclater quelques traits dans ses escripts, qu’il enrichissoit ainsy des despouilles de ces nobles sciences.

« Il est bien vray qu’ayant d’abord faict dessein d’embrasser l’estude de la jurisprudence, comme celle qui ouvre la porte des charges de la robe, il eut, pendant quelque temps de son séjour d’Italie, plus de commerce avec Ulpian et Papinian qu’avecques Démosthènes et Virgile. Mais enfin, comme il vit la science du droit espineuse, obscure et embarrassée par les diverses interprétations et les différentes gloses des docteurs et des interprètes, dont le langage barbare en augmentoit encores les ténèbres et la confusion, il se desgoûta de ce travail, renonça tout à coup à son entreprise, et se vint bientôt reposer dans le sein des Muses fleuries[1]. »

Lorsqu’il revint en France, où la roture seule étoit alors un vice, et non point la bâtardise, il y rencontra l’appui des Sainct-Gelays, fiers de l’éclat que devoit jeter sur la famille un jeune homme dont le savoir, l’esprit et les talents donnoient les plus brillantes espérances. Il y retrouva une protection plus puissante encore, car le comte d’An-

  1. Vies d’Oct. de Sainct-Gelais, de M. de Sainct-Gelais, de Marguerite d’Angoulême et de J. de la Péruse, par Guill. Colletet, publiées par M. Gellibert des Seguins, avec des remarques de M. E. Gastaigne (Paris, Aubry, 1863, in-8).