goulême, après être devenu duc de Valois, alors dans toute la fleur de ses vingt ans, aussi passionné pour les lettres et les arts que pour les amours et la guerre, venoit d’échanger son duché contre un trône.
Le siècle de François Ier commençoit !
Melin atteignoit alors vingt-huit ans. Bien pris dans sa petite taille, il avoit le visage long, le front haut et développé, des yeux clairs, mais expressifs et doux, des lèvres souriantes et spirituelles, des cheveux blonds et une barbe blonde, qu’à la mode italienne et à l’exemple du Roi, il portait tout entière.
Dès l’abord, il prit son rang parmi les gentilshommes, les savants et les poètes. Entre ces derniers, son plus intime fut Clément Marot, plus jeune que lui de quelques années. Clément, dont le père étoit valet de chambre de Sa Majesté, servoit alors, en qualité de page, chez M. de Villeroy, et venoit de composer un petit poëme galant, le Temple de Cupido, dont le roi avoit accepté la dédicace, et qui faisoit fureur à la cour. Melin se posa aussitôt comme l’émule en même temps que l’ami du jeune poëte. — Prompt à la repartie, habile à varier la forme de ses vers légers, qu’il chantoit d’une voix agréable, en s’accompagnant sur son luth, il se répandit en petits quatrains galants, toujours flatteurs pour les dames, à qui il les adressoit, et dont il avoit soin de ne point don-
