SONNET II.
Si l’amitié chaste, honnorable et saincte,
Que vous avez long-temps portée à celle
Dont je naquis, n’a nulle autre estincelle
Que de mon feu, elle est morte et esteinte.
Ronsard dit aussi quel jour il devint amoureux. p. b.
Il y avoit, dans les éditions précédentes, entre l’an et prison, ce qui n’offroit aucun sens. Les Mss. m’ont donné la vraie leçon. p. b.
Sainct-Gelays, qu’on croit avoir amené le sonnet en France, a presque toujours suivi la manière des Italiens, y disposant comme eux les rimes de ses tercets. Mais, chose remarquable, Marot, dont nous avons dix sonnets, les a disposés suivant l’usage adopté depuis en France, sans observer toutefois la loi des masculins et des féminins. Joachim du Bellay, qui, sous Henri II, publia ses sonnets sur Mlle de Viole, déguisée sous l’anagramme d’Olive, préféra d’abord la règle italienne ; mais depuis, ayant senti la grâce qu’il y avoit à commencer le premier tercet par deux vers en rime plate, suivi d’un qui rimât ou avec le second ou avec le dernier vers de l’autre tercet, il ne manqua plus à cet usage. l. m.