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Page:Saint-Gelais - Oeuvres completes tome 2.djvu/65

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DE MELIN DE S A I NCT - G E L A Y S

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Et aimerois trop mieux la voir blasmée
De point n’aimer, que de point n’estre aimée.


XVI 1.

Jeudy dernier je fus chez la Normande,
Où y trouvay Louise et Marguerite :
Louise est garse en bon poinct, belle et grande ;
L’autre est plus jeune, et beaucoup plus petite.
Louise assez m’embrasse et sollicite,
Mais Marguerite eut de moy son plaisir :
La grande en fut, ce croy-je, bien despite,
Mais de deux maux le moindre on doit choisir 2 .


1. Ce dizain est bien de Saint-Gelays. Le Ms. de ses poésies en fait foi. Il n’est pas surprenant qu’on l’ait attribué à Marot, à qui il convenoit mieux qu’à un bénéficier, homme poli, faisant profession d’une ga- lanterie honnête avec les dames de la cour, et qui ne hantoit pas les mauvais lieux. Dans Marot, le nom d’Anette a remplacé celui de Louise, et au troisième vers on lit grasse au lieu de garce. Ce dernier vaut mieux à cause d’ en-bon-point qui suit, dont grasse est synonyme. l. m.

2. Ce fut la réponse de Démocrite à celui qui lui avoit demandé pourquoi il avoit pris une petite femme : tou xaxou, dit-il, exXoyea) 7roto’j|xevo :, 10 eXcoyi^TOv Hzz%hù. (Anto. Monach. in Melissa> ch. cxxiv.) L. M.

XVII

J’en aime deux d’amour bien différente,
L’une me plaist pour sa grâce et bon sens,