Page:Saint-Gelais - Oeuvres completes tome 3.djvu/121

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Par l’espesseur des plantes incognues,
Trouvoit la nuict au lieu de frais ombrages.
Or te myrrant le long des beaux rivages
Où les Neuf Sœurs à ton chant sont venues,
Herbes, et fruicts, et fleurettes menues
Il entrelace en cent divers ouvrages.
Ainsy, Ronsard, ta trompe clair sonnante
Les forests mesme et les monts espouvante
Et ta guiterne esjouit les vergiers.
Quand il te plaist tu esclaires et tonnes,
Quand il te plaist doucement tu resonnes,
Superbe au ciel, humble entre les bergiers.


EN DES HEURES


SUR l’IMAGE de DAVID ESTANT MENACE DE l’ANGE.


Mon Dieu ! si mes maux infinis
Ont mérité d’estre punis,
Envoyez-moy, si bon vous semble,
La faim, la guerre et peste ensemble[1].
Soit mon cœur de tous vos dards poinct :
Mais, mon Dieu, que je n’ayme point !

    Je n’ai vu ce sonnet imprimé nulle part. C’étoit pourtant un nouveau gage de réconciliation donné par Sainct-Gelays à Ronsard.

    Il peut servir à fixer approximativement à 1555 la date du manuscrit auquel nous l’empruntons. Le Bocage a été imprimé pour la première fois en 1554.

  1. Les poëtes regardent ces maux comme les meilleurs remèdes à l’amour. Le vieux Cratès ne recon-