Page:Saint-Just - Œuvres complètes, éd. Vellay, II, 1908.djvu/340

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d’un catéchisme ridicule, était devenu tout à coup un homme d’état. Philippeaux est l’âme du club du Mans où la liberté, ou la représentation nationale n’a pas un ami, où l’on a demandé votre renouvellement, où l’on a dit que vous étiez usés, dans le temps même que le disait Hébert. Vous avez même appris ce matin qu’une révolte avait éclaté au Mans, contre Garnier, représentant du peuple.

Cette révolte a été fomentée par ceux-là mêmes qui rédigèrent une adresse en faveur de Philippeaux. Ils sont arrêtés : le tribunal révolutionnaire va instruire cette affaire. Revenons à notre sujet. On peut se souvenir que Fabre, en ce temps-là, ne quittait point Camille ni Philippeaux. Fabre, en même temps qu’il dirigeait ces deux personnages, était partout. Il était sans cesse au comité de sûreté générale ; il était dans les groupes, à la police, à la commune, aux jacobins, aux cordeliers, il se multipliait, et dictait divers écrits, il se glissait auprès des patriotes, et il est prouvé que cet homme qui s’était efforcé d’accroître l’autorité du comité, le sapait dans chacun de ses membres.

Au milieu des dangers qui environnaient la patrie, on délibérait, les soirs, sur tout ce que chacun de nous avait remarqué de contraire au bien public dans la journée. Il se trouva que Fabre disait à chacun des membres du Comité du bien d’eux-mêmes, et du mal de chaque autre complice de Chabot. Il l’accusa lorsqu’il le sut accusé comme Chabot accusa ses complices. Fabre s’attachait surtout à prouver que tous les complots avaient pour but de perdre Danton. La réaction de ces intrigues aurait été de renverser le gouvernement et la représentation, de ruiner les partis opposés : et que serait-il resté ? Fabre et sa faction !

Maintenant il faut rapprocher d’autres faits des précédents. L’été dernier, Hérault cherchant des partisans, ou tâtant les esprits, dit que Lullier, procureur-général du département de Parte, avait confié qu’il existait un parti en faveur du jeune Capet, et que si le gouvernement pouvait