Page:Saint-Just - Œuvres complètes, éd. Vellay, II, 1908.djvu/538

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commune choisira, parmi ceux de la commune exclusivement et dans les temples, un jeune homme riche, vertueux et sans difformité, âgé de vingt et un ans accomplis et de moins de trente, qui choisira et épousera une vierge pauvre, en mémoire de l’égalité humaine.

Il y aura des lycées qui distribueront des prix d’éloquence.

Le concours pour le prix d’éloquence n’aura jamais lieu par des discours d’apparat. Le prix d’éloquence sera donné au laconisme, à celui qui aura proféré une parole sublime dans un péril ; qui, par une harangue sage, aura sauvé la patrie, rappelé le peuple aux mœurs, rallié les soldats.

Le prix de la poésie ne sera donné qu’à l’ode et à l’épopée.

ONZIÈME FRAGMENT

DES VIEILLARDS, DES ASSEMBLÉES

DANS LES TEMPLES ET DE LA CENSURE

Les hommes qui auront toujours vécu sans reproche porteront une écharpe blanche à soixante ans. Ils se présenteront à cet effet dans le temple, le jour de la fête de la vieillesse, au jugement de leurs concitoyens ; et, si personne ne les accuse, ils prendront l’écharpe.

Le respect de la vieillesse est un culte dans notre patrie. Un homme de l’écharpe blanche ne peut être condamné qu’à l’exil.

Les vieillards qui portent l’écharpe blanche doivent censurer, dans les temples, la vie privée des fonctionnaires et des jeunes hommes qui ont moins de vingt et un ans.

Le plus vieux d’une commune est tenu de se montrer dans le temple tous les dix jours, et d’exprimer son opinion sur la conduite des fonctionnaires.

Les citoyens s’assemblent dans les temples pour y examiner la vie privée des fonctionnaires et des jeunes hommes au-dessous de vingt et un ans ; pour y rendre compte de l’emploi de leur revenu, pour y déclarer leurs amis. C’est le plus âgé qui préside. On ne peut discourir longue-