Page:Saint-Just - Œuvres complètes, éd. Vellay, II, 1908.djvu/542

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Nul ne peut quitter l’armée qu’à la fin de la guerre.

Les camps sont interdits aux femmes, sous peine de mort.

Un soldat a le droit de porter une étoile d’or sur son vêtement, à l’endroit où il a reçu des blessures ; les étoiles lui seront données par la patrie. S’il est mutilé ou s’il a été blessé au visage, il porte l’étoile sur le cœur.

Les noms des victoires seront inscrites au Panthéon, avec les traits de courage qui les auront signalées.

Il sera déposé dans le Panthéon des livres où seront également inscrits les noms de tous ceux de la génération présente qui ont concouru à la Révolution, et qui auront souffert ou seront morts pour elle.

On ne fera l’éloge des généraux qu’à la fin de la guerre.

Il faut entretenir, en temps de paix, huit cent mille hommes répartis dans toutes les places, et établir un système de mutations et de vicissitudes de garnisons, pour empêcher que l’esprit de paresse ne s’introduise dans l’armée, et pour que la république française soit redoutée de tous les gouvernements.

SEIZIÈME FRAGMENT

DES CENSEURS

Il faut dans toute révolution un dictateur pour sauver l’État par la force, ou des censeurs pour le sauver par la vertu.

Il faut créer des magistrats pour donner l’exemple des mœurs.

Pourquoi le peuple ne donne-t-il des mandats que pour exercer l’autorité ? S’il créait six millions de magistrats, pour prêcher ou donner l’exemple de toutes les vertus, cela serait-il moins bien ?…

La garantie des devoirs et de l’inflexibilité des fonctionnaires est aussi la garantie des droits et de la liberté des citoyens.

Il faut faire peur à ceux qui gouvernent. Il ne faut jamais faire peur au peuple.