Page:Saint-Lambert - Les Saisons, 1769.djvu/166

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tier pour ramener la barbarie. De jour en jour notre espece doit tirer de nouveaux avantages de la découverte de l'Amérique, du passage aux Indes, du progrès du commerce, du progrès des sciences, de la navigation & de la Philosophie. J’aime à espérer, & j’espere.


«J4 Vainqueur des deux Rivaux qui régnoient sur la scene.

Perfonne n’admire plus que moi les belleï Tragédies de Racine , & le génie de ce grand homme ^ dont la réputation augmente dans tou^ te l’£urope , àmefure que le goût eft plus éclairé* Perfonne n’admire plus que moi le génie &c les belles Scènes de Corneille. Le refpeft qu’on» a en France pour (es ouvrages, honore la Na-^ tion ; un peuple chez lequel il n’y auroit pas< de grandeur a’ame , auroit moins d’admiration^ pour Corneille.. Mais j’avoue que je préfère à teurs Tragé- dies celles de M, de Voltaire : cette opinion eft plus répandue qu’avouée ; ce qui le prouve ^ c’eft que les Tragédies de M. de Voltaire font plus fouvent rçpréfejîtées que celles de Racine & de Corneille. On va frémir it Mahomet,, à Sémiramis ; : on va fondre en larmes à Tan- crede , ^ Zaïre ; & on revient dire par habi- tude, que riea ne peut égaler Corneille ôc Racine. On convient d’abord qu’ils font moins pathé"-^ tiques que M. de Voltaire, C’eft avouer que celui-ci a mieux conçu, ia Tragédie ; qu’il a pkis d’emhoufiafme , Se qu’il a fait parler lés j^iÉons avec plus de véh^tncnce & d’énergie».