Mais ces oiseaux unis qui courbent ces rameaux,
Ces signes du plaisir dans tous les animaux,
Cette molle douceur dans les airs répandue,
Porte la volupté dans son ame éperdue :
L’incarnat de son sein, ses regards languissants
De l’amoureux Sylvandre ont égaré les sens ;
Il demande avec crainte, il tente avec audace ;
Un rien le rend coupable, un crime obtient sa grace ;
Et tous deux entraînés, vaincus, sans liberté,
Cèdent à la nature, à la nécessité.
Dans les époux heureux, dans les couples fidelles,
L’amour prêt à languir prend des forces nouvelles,
Ils retrouvent leurs goûts, leurs erreurs, leurs désirs,
Leur premier sentiment, & de nouveaux plaisirs.
De leur chaîne éternelle ils se vantent les charmes ;
Un doux ravissement leur fait verser des larmes ;
Ils passent tour à tour du trouble à la langueur,
Du tumulte des sens, aux voluptés du cœur.
Chacun demande au ciel un cœur plus tendre encore ;
Chacun dans les regards de l’obj& qu’il adore
Voit les plaisirs qu’il donne en exprimant les siens :
Leurs baisers, leurs soupirs, leurs pleurs, leurs entretiens,
Tout révèle, tout peint, ces transports, ce délire,
Ce feu puissant & doux, que chaque être respire.
Cependant ces fureurs, ce tourment des désirs,
Qu’alluma le printems, que calment les plaisirs,
Cette fougue des sens, ces ardeurs mutuelles,
Vont donner la naissance à des races nouvelles.
J’ai vu dans la forêt les couples des oiseaux
A leur postérité préparer des berceaux.
Sur les germes naissants la mere est établie
Et le feu de son sein les dispose à la vie :
Ils vont briser leurs fers, ils vont jouir du jour ;
Ce moment à la terre annonce un autre amour,
Il a ses voluptés, ses transports, son ivresse :
Sentiment vif & pur, généreuse tendresse,
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